La douleur cervicale est l’un des motifs de consultation les plus fréquents en kinésithérapie. Elle touche aussi bien les personnes sédentaires que les sportifs et est fortement liée aux postures prolongées, aux mouvements répétitifs et aux déséquilibres musculaires.
Le défi clinique, c’est que bien souvent l’origine n’est pas seulement articulaire ou posturale, mais neuromusculaire : certains muscles qui devraient stabiliser sont inhibés, tandis que d’autres compensent en travaillant trop.
Savoir identifier ces schémas est essentiel pour concevoir un traitement efficace, et c’est ce que tu vas apprendre ici.
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Dans ce post, tu trouveras un protocole pas à pas pour évaluer la synergie entre le sternocléidomastoïdien (SCOM) et le trapèze supérieur, deux des muscles les plus impliqués dans la douleur cervicale, en utilisant des tests cliniques et l’électromyographie de surface (EMG).
Pourquoi se concentrer sur le SCOM et le trapèze supérieur ?
La littérature scientifique a trouvé un lien direct entre douleur cervicale et altérations musculaires :
- – SCOM (Sternocléidomastoïdien) : un déficit d’activation limite la rotation, l’inclinaison et la flexion cervicale.
- – Trapèze supérieur : c’est l’un des muscles qui tend le plus à la suractivation, générant surcharge et tension excessive dans la région cervicale.
- – Activité au repos : les patients souffrant de douleurs cervicales présentent souvent des niveaux d’activation anormaux même en position de repos, ce qui peut expliquer la fatigue et la sensation de raideur constante.
👉 Évaluer la synergie entre ces muscles (SCOM – trapèze supérieur) est donc essentiel pour identifier la cause (ou les conséquences) de la douleur, et pas seulement traiter les symptômes.
Copie notre protocole de 4 tests pour évaluer SCOM et trapèze supérieur
1️. Flexion du cou en décubitus dorsal
Objectif : détecter si le trapèze supérieur compense excessivement le SCOM pendant la flexion cervicale.
Exécution : patient en décubitus dorsal, réalise une flexion du cou contre une résistance légère.
Résultats :

(V) SCOM gauche > Trapèze supérieur gauche et droit
(X) Trapèze supérieur gauche >> Trapèze supérieur droit (hyperactivité unilatérale)
👉 Le trapèze gauche a besoin du double de recrutement que le côté opposé pour exécuter un mouvement dont il n’est pas le protagoniste → compensation du trapèze, générant plus de tension dans la région cervicale.
2️⃣ Flexion des épaules
Objectif : évaluer la participation du trapèze supérieur dans un mouvement de flexion des épaules.
Exécution : patient assis ou debout, réalise une flexion des épaules jusqu’à l’amplitude maximale.
Résultats :

(X) Trapèze supérieur droit hyperactif → besoin du double d’activation que le côté opposé.
Ce schéma génère une tension cervicale chronique et une surcharge dans la région supérieure de l’omoplate.
3️. Test de rotation cervicale alternée
Objectif : évaluer s’il existe un déficit d’activation du SCOM en rotation cervicale gauche et droite.
Exécution : patient assis, effectue une rotation alternée de la tête à gauche puis à droite.
Résultats :

(X) SCOM gauche < SCOM droit
Conséquence : limitation de la rotation cervicale vers la droite et apparition de compensations musculaires au niveau du trapèze ou des scalènes.
4️. Test de contrôle postural en position assise
Objectif : vérifier la capacité de relâchement du SCOM et du trapèze supérieur au repos.
Exécution : patient assis, immobile, en position neutre.
Référence EMG : un muscle au repos doit rester en dessous de 30 μV.
Résultats :

(X) SCOM gauche et trapèze supérieur droit actifs au repos (>30 μV).
Cela indique un schéma d’hyperactivité constante, typique chez les patients souffrant de douleurs cervicales chroniques.
Conclusion
La douleur cervicale ne s’explique pas toujours par une rigidité articulaire ou une mauvaise posture : dans de nombreux cas, elle est liée à des altérations dans la synergie SCOM – trapèze supérieur.
Avec ce protocole, tu peux :
- Détecter une hyperactivité au repos expliquant la fatigue musculaire.
- Identifier si le trapèze supérieur compense le SCOM dans des tâches dynamiques.
- Utiliser l’EMG comme outil de biofeedback pour rééduquer l’activation musculaire.
Résultat : des traitements plus précis, basés sur des données objectives et adaptés aux besoins réels du patient.Tu veux apprendre à utiliser l’EMG dans l’évaluation de la douleur cervicale ?
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