Le test de flexion cranio-cervicale est un test pour évaluer le contrôle moteur des muscles fléchisseurs cervicaux profonds (long du cou, long de la tête) (1).
Il a été démontré qu’une augmentation de l’activité des muscles superficiels est associée à une diminution de l’activité des fléchisseurs cervicaux profonds et est considérée comme une stratégie compensatoire chez les patients souffrant de douleurs cervicales.
Cette étude [voir étude] soutient l’interprétation selon laquelle un niveau d’activité plus élevé des muscles fléchisseurs superficiels est un indicateur d’une activité réduite des fléchisseurs cervicaux profonds pendant une flexion cranio-cervicale.
Pensez que ce mouvement n’est pas l’action anatomique des muscles SCOM ou scalène antérieur, donc ils devraient être aussi détendus que possible.
Évaluer avec l’électromyographie est la seule méthode objective pour élaborer un programme d’exercices qui inclut le réapprentissage moteur ou choisir la thérapie la plus appropriée pour chaque patient (2).
Dans ce post, vous allez apprendre à évaluer l’activité musculaire des muscles fléchisseurs et extenseurs cervicaux lors d’une flexion cranio-cervicale.
Pour évaluer la synergie SCOM – Scalènes – Splénius, vous avez seulement besoin de 3 tests :
- 1️⃣ La flexion cranio-cervicale elle-même.
- 2️⃣ Un test isométrique de flexion cervicale en position couchée.
- 3️⃣ Un test isométrique d’extension cervicale à plat-ventre.
Test 1 : Flexion cranio-cervicale
Le patient s’allonge en décubitus dorsal et incline lentement la tête en 5 positions progressives de flexion cranio-cervicale (il est très utile de guider le mouvement avec le feedback d’un capteur de pression rempli d’air comme un stabilisateur).
Avec ce test, vous pouvez évaluer trois composants :
- 1. La capacité contractile des fléchisseurs cervicaux profonds.
- 2. Toute augmentation de l’activité musculaire compensatoire des fléchisseurs superficiels.
- 3. La qualité et l’amplitude de la rotation du plan sagittal de la tête, qui devrait augmenter proportionnellement avec les étapes progressives du test.
De nombreuses études révèlent une plus grande activation du SCOM et/ou du scalène antérieur chez diverses populations de patients souffrant de douleurs chroniques au cou, y compris les personnes ayant des céphalées cervicogéniques, des douleurs induites par le coup du lapin, des facteurs professionnels, ainsi que des groupes ayant des douleurs cervicales non spécifiques.
Tests de Contraction Volontaire Maximale (CVM)
Pour le SCOM et le scalène antérieur, le patient s’allonge en décubitus dorsal, fléchit le menton et soulève la tête de la table pendant 10 secondes.
Pour le splénius de la tête, le patient s’allonge en décubitus ventral et soulève la tête au-dessus de la table pendant 10 secondes.
Résultats chez 2 patients réels AVEC et SANS douleur cervicale
Dans ce cas, nous avons deux patients, l’un sans douleur cervicale et l’autre avec douleur cervicale associée à un coup du lapin provoqué par un accident de voiture.
Regardez l’activité musculaire du patient avec douleur cervicale :
Si vous comparez l’activité musculaire générée pendant la flexion cranio-cervicale avec celle générée lors des tests isométriques, le patient présente entre 25% et 40% de l’activité maximale dans le SCOM.
Le scalène antérieur atteint un maximum de 30% tandis que le splénius est en dessous de 10%, ce qui est considéré comme de la relaxation.
Nederhand et al. (3) suggèrent que l’incapacité du SCOM à se détendre, après la tâche, est due à une « réponse de protection apprise » pour se protéger contre le mouvement et la douleur, ce qui est cohérent avec le modèle d’adaptation à la douleur.
Maintenant, regardez l’activité musculaire du patient sans douleur cervicale :
Tous les muscles ont une activité musculaire inférieure à 20% de l’activité isométrique et dans le cas du scalène gauche et du splénius, ils sont même en dessous de 10% associé à la relaxation.
En conclusion : les points clés de ce post
Les personnes souffrant de douleurs cervicales présentent souvent des altérations des muscles fléchisseurs et/ou extenseurs cervicaux, bien que cela ne soit pas nécessairement présent chez tous.
Comme vous l’avez vu dans ce post, parfois un seul muscle peut présenter une activation excessive.
Évaluer avec l’électromyographie est la seule méthode objective pour élaborer un programme d’exercices qui inclut le réapprentissage moteur ou choisir la thérapie la plus appropriée pour chaque patient.
Bibliographie
- (1) Falla, D., 2004. Unravelling the complexity of muscle impairment in chronic neck pain. Man. Ther. 9 (3), 125–133.
- (2) Falla, D., Farina, D., 2008. Neuromuscular adaptation in experimental and clinical neck pain. J. Electromyogr. Kinesiol. 18 (2), 255–261.
- (3) Nederhand, M. J., Hermens, H. J., IJzerman, M. J., Groothuis, K. G., & Turk, D. C. (2006). The effect of fear of movement on muscle activation in posttraumatic neck pain disability. The Clinical journal of pain, 22(6), 519-525.