L’inhibition et l’inefficacité musculaire sont des mécanismes de défense du système nerveux contre les blessures.
L’inhibition «bloque» le muscle qui devrait être activé lors d’un mouvement, tandis que l’inefficacité «excite» le muscle plus que la normale pour compenser la faiblesse d’un ou plusieurs autres muscles.
Et le pire, c’est que les deux mécanismes EMPÊCHENT ou RETARDENT le processus de rééducation.
Par exemple, si vous proposez d’utiliser l’électrostimulation pour AUGMENTER l’activité du plancher pelvien, mais que vous n’avez pas mesuré au préalable s’il est trop actif, votre approche ne fonctionnera pas et les résultats ne seront pas ceux attendus avec ce patient.
Tout comme si vous appliquez une thérapie manuelle pour DIMINUER l’activité du plancher pelvien, mais qu’elle n’active PAS correctement, votre approche n’aura pas beaucoup de sens et vos résultats n’auront encore une fois pas les résultats escomptés.
Par conséquent, si vous souhaitez contrôler les thérapies que vous utilisez, vous devez faire la distinction entre l’inhibition et l’inefficacité.
Dans cet article, vous trouverez un guide, étape par étape, pour que vous sachiez comment faire la distinction entre les deux et si vous arrivez au bout, vous apprendrez une méthode pour aborder, en toute sécurité, vos patients du plancher pelvien.
Comprenez ce que signifie chaque concept.
🧠Qu’est-ce que l’inhibition du plancher pelvien ?🧠
Défense du SNC qui désactive les muscles agonistes (dans ce cas le releveur de l’anus), entraînant des déficits de force et/ou une atrophie.
En pratique, cela signifie que le muscle inhibé générera moins d’activité musculaire qu’un muscle non inhibé.
🧠Qu’est-ce que l’inefficacité du plancher pelvien ?🧠
Défense du SNC qui délivre aux muscles agonistes ou synergiques (dans ce cas le releveur de l’anus, l’abdomen ou d’autres muscles exopelviens) un EXCÈS d’activité musculaire pour produire une force ou un mouvement.
Dans cette situation, votre patient ayant un mauvais contrôle du plancher pelvien aura besoin de plus d’activité musculaire que le patient ayant un bon contrôle pour effectuer le MÊME mouvement.
La clé : croiser la force du plancher pelvien avec l’activité musculaire pour compléter le bilan.
Vous pouvez mesurer la force ou la pression exercée par le plancher pelvien grâce à la technologie (manométrie), mais aussi si vous ne disposez d’aucun outil d’évaluation, vous pouvez la mesurer avec vos mains à l’aide de l’échelle d’Oxford.
Ce qui est clair, c’est qu’avec une seule variable, nous pouvons rarement être précis. Si vous croisez les informations de plusieurs tests, vous pourrez assembler toutes les pièces du puzzle 🧩 pour :
Identifier à 100% votre problème.
Choisisser la meilleure thérapie en fonction de votre condition.
Personnaliser un programme d’exercices qui a réellement un effet sur votre récupération.
Trois étapes pour détecter l’inhibition musculaire ou l’inefficacité
Étape 1 : Évaluation manuelle de la force du plancher pelvien.
Une patiente se présente dans votre centre avec des problèmes liés à son plancher pelvien. Je suppose que c’est quelque chose de courant pour vous, d’évaluer la capacité de contraction des muscles pelviens en effectuant un examen manuel.
C’est exactement ce que vous ferez dans cette première étape : évaluer la force du plancher pelvien.
Le patient est placé en décubitus dorsal. Plus tard, nous vous demanderons d’effectuer 3 contractions isolées de votre plancher pelvien.
En même temps, vous insérerez vos doigts dans la cavité vaginale et évaluerez la force. Utilisez une échelle d’Oxford modifiée pour obtenir des données sur la pression et le déplacement des muscles du plancher pelvien :
- 0 / Zéro : Pression et mouvement absents ou inversion de l’ordre.
- 1/ Très faible : Pression et mouvement très faibles ou fluctuants (moins de 5 cm).
- 2/ Faible : Augmentation de la pression et du mouvement (moins de 7,5 cm).
- 3/ Modéré : Pression maintenue et mouvement accru (10-15 cm répété 3 fois).
- 4/ Bon : Pression maintenue avec résistance et mouvement accru (17,7 – 22,8 cm 4-5 fois).
- 5/ Fort : Pression maintenue avec une forte résistance et un mouvement accru (supérieur à 25 cm 4 à 5 fois).
Je vais vous l’expliquer avec un exemple d’un vrai tiré d’un vrai patient pour que vous le compreniez mieux.
Vous effectuez un test d’Oxford et obtenez un 0 sur l’échelle indiquée, ci-dessus, pour tous les faisceaux du plancher pelvien.
Votre première hypothèse pourrait être que votre plancher pelvien est inhibé et n’a aucune activité musculaire et que l’accent devrait alors être mis sur l’augmentation de cette activité. Mais que se passe-t-il si l’on combine ces informations avec l’activité musculaire ? Regardez l’étape 2.
Étape 2 : Mesurez l’activité musculaire en même temps.
Si vous mesurez l’activité musculaire produite par votre plancher pelvien gauche et droit, vous verrez que :
Celui de droite passe à peine de 5 à 9 microvolts lorsqu’on lui demande de se contracter. Mais regardez celui de gauche.
Or, le plancher pelvien gauche est activé par 15 à 35 microvolts ! Près de 3 fois plus que son homologue.
Étape 3 : Vérifiez les informations.
Remarquez qu’avec un Oxford 0, le plancher pelvien droit a une inhibition, mais le gauche a une activation excessive pour n’appliquer aucune pression.
AVANT, vous auriez concentré vos efforts sur l’augmentation de l’activité du plancher pelvien en général pour générer plus de force….
MAINTENANT, vous devriez équilibrer le côté gauche et droit, en abordant son plancher pelvien droit avec des thérapies d’activation et en essayant de réduire son activité du côté gauche avec un autre type d’approche.
Quelles thérapies de relaxation ou d’activation pouvez-vous utiliser ?
Ci-dessous, vous découvrirez certaines thérapies utilisées pour détendre ou réduire l’activité musculaire de n’importe quel muscle. Cela dépend de votre raisonnement clinique, de votre expérience et de la situation propre de votre patient, si vous utilisez l’un ou l’autre.
Thérapies pour réduire l’activation :
- 1.- Thérapie manuelle.
- 2.- Crochets myofasciaux.
- 3.- Puncture sèche.
- 4.- Neuromodulation.
Thérapies pour augmenter l’activation :
- 1.- Électrostimulation.
- 2.- Exercice (vous pouvez le combiner avec le biofeedback électromyographique pour guider votre patient).
- 3.- Neuromodulation.
Donc…
Ne prendre en compte qu’une seule variable dans vos décisions est une erreur⛔. Un déficit de force peut avoir son origine dans une inhibition musculaire ou dans une inefficacité des muscles agonistes et synergiques de cette articulation.
Traiter toutes les blessures de la même manière est un modèle simpliste et garantit de pires résultats.⛔
Tenez compte de l’activité musculaire pour bien comprendre les blessures de vos patients et choisir le meilleur plan de rééducation. 👌
Rendez-vous dans le prochain article 😉