La marche est l’un des mouvements les plus répétés au quotidien, mais aussi l’un des plus sous-estimés lorsqu’il s’agit d’évaluer l’activité musculaire.
Derrière une démarche altérée peuvent se cacher des compensations, des désalignements et des activations inefficaces qui compromettent la fonction et augmentent le risque de blessure, notamment au niveau du genou et de la hanche.
Dans ce guide, tu trouveras en détail :
- – Quels muscles de la cuisse s’activent le plus pendant la marche
- – Quelle devrait être leur synergie idéale
- – Que se passe-t-il lorsqu’elle est altérée
- – Et surtout, comment l’identifier de manière objective grâce à l’électromyographie de surface (EMG)
👉 Tu traites des patients souffrant de douleurs au genou, de blessures récurrentes ou de troubles de la marche ?
Cette information va transformer ta manière d’évaluer et de traiter.
Les muscles de la cuisse les plus sollicités pendant la marche
Au cours du cycle de marche, plusieurs muscles de la cuisse s’activent à des moments clés pour assurer un mouvement stable et efficace :
- 1. Semi-tendineux : actif en fin de phase oscillante, il freine la jambe et prépare la phase d’appui, en facilitant l’extension de hanche et la flexion du genou.
- 2. Biceps fémoral : complète l’action du semi-tendineux en stabilisant le genou avant le contact au sol.
- 3. Vaste latéral : actif à la fin de la phase d’appui, il contrôle l’extension du genou et la décélération de la cuisse.
- 4. Vaste médial : travaille de concert avec le vaste latéral pour maintenir l’alignement et la stabilité du genou.
- 5. Droit fémoral : surtout actif pendant la poussée, il contribue à l’extension du genou et à la propulsion.
La synergie musculaire attendue pendant une marche fonctionnelle
Le schéma neuromusculaire idéal suit la séquence suivante :
Semi-tendineux > Biceps fémoral > Vaste latéral > Vaste médial > Droit fémoral
Ce schéma assure que les ischio-jambiers mènent le contrôle en fin de phase oscillante, tandis que les quadriceps stabilisent l’appui et impulsent la progression.
Lorsqu’elle est altérée, l’efficacité du mouvement diminue et des surcharges apparaissent, pouvant à terme entraîner des blessures.
Les risques liés à une dominance du quadriceps
Quand le quadriceps domine l’activation au détriment des ischio-jambiers, cela déséquilibre l’articulation et compromet la sécurité de la marche. Ce schéma peut entraîner :
- ⚠️ Instabilité du genou, notamment au moment du contact initial
- ⚠️ Surcharge fémoro-patellaire, par une pression excessive sur l’articulation du genou
- ⚠️ Risque accru de blessure du LCA, les ischios jouant un rôle clé dans la stabilisation du tibia à l’appui
Quels patients présentent généralement cette altération ?
La dominance du quadriceps est fréquente chez :
- Les patients souffrant de douleurs chroniques ou récurrentes au genou
- Les personnes ayant des antécédents de blessure aux ischio-jambiers
- Les patients sédentaires, chez qui les ischios sont inhibés
- Les cas de rééducation post-opératoire (LCA, prothèse, méniscectomie)
- Les sportifs, où la fatigue favorise des schémas compensatoires
Cas clinique : patient avec douleur au genou
Évaluation avec EMG – schéma observé :

👉 Ce schéma indique une forte dominance du quadriceps et une activation insuffisante des ischios, qui devrait être corrigée pour restaurer un bon contrôle moteur.
Comparaison avec un schéma de marche normal

Différences observées :
- – Les ischio-jambiers dans le schéma normal s’activent deux fois plus que dans le cas douloureux
- – Le droit fémoral du patient douloureux s’active cinq fois plus que dans le schéma sain

Conclusion : tes patients ont-ils des troubles de la marche ?
Pose-toi ces trois questions :
- – As-tu des patients présentant des altérations visibles ou discrètes de la marche ?
- – Sais-tu quels muscles ne s’activent pas correctement pendant la marche ?
- – Cela affecte-t-il l’efficacité de ton traitement ?
Si tu as répondu oui à l’une d’elles, il est temps d’intégrer des outils comme l’EMG pour détecter et corriger ces déséquilibres.