Comment la vitesse influence la synergie Gastrocnémiens – Quadriceps pendant la course

La course est l’un des gestes les plus complexes et exigeants du point de vue biomécanique et neuromusculaire.

À mesure que la vitesse augmente, de nombreuses adaptations techniques et fonctionnelles se produisent, modifiant la façon dont les muscles s’activent et coopèrent entre eux.

Un des aspects les plus pertinents à analyser est l’évolution de la synergie musculaire entre les gastrocnémiens et les quadriceps, deux groupes essentiels dans la génération de force, l’absorption des impacts et le contrôle du mouvement.

L’électromyographie de surface (EMG) te permet d’évaluer en temps réel la synergie entre ces groupes musculaires clés, de détecter les compensations à mesure que la vitesse augmente, et de réentraîner des schémas moteurs plus efficaces et plus sûrs.

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Dans ce post, tu vas découvrir comment cette synergie évolue avec la vitesse, quelles peuvent être les conséquences et comment utiliser l’EMG pour l’évaluer et la corriger.

Vitesse de course et changements biomécaniques

Quand on court plus vite, il ne s’agit pas seulement d’augmenter la fréquence des foulées : des modifications techniques importantes apparaissent également, telles que :

  • Allongement de la foulée
  • Déplacement du centre de gravité
  • Changement de l’inclinaison du tronc
  • Variations dans le schéma d’appui (plus talon ou avant-pied)

Ces ajustements biomécaniques entraînent également des modifications dans l’activation musculaire, en particulier chez les principaux moteurs de la course.

Au niveau neuromusculaire : que se passe-t-il quand la vitesse augmente ?

Quand tu cours plus vite, deux adaptations majeures sont observées :

  • 1. Augmentation de la flexion du genou et de la hanche pendant la phase d’impulsion, ce qui sollicite davantage le quadriceps pour contrôler et étendre ces articulations.
  • 2. Augmentation de la flexion dorsale de la cheville, modifiant l’activation des gastrocnémiens, surtout pendant la phase d’appui.

En conditions normales, la synergie musculaire attendue pendant la course est :
Gastrocnémiens > Quadriceps.

Autrement dit, les gastrocnémiens doivent mener le travail de propulsion, tandis que le quadriceps joue un rôle secondaire de contrôle et de stabilisation.

Course à 12 km/h

synergie Gastrocnémiens - Quadriceps

Conclusion :

On observe une synergie attendue, où le gastrocnémien s’active plus de deux fois plus que le quadriceps, confirmant son rôle dominant dans la propulsion.

Ce schéma est cohérent avec une technique de course efficace à vitesse modérée.

Course à 16 km/h

synergie Gastrocnémiens - Quadriceps

Conclusion :

Ici, l’activation du quadriceps et des gastrocnémiens s’égalise, indiquant un changement dans la synergie musculaire.Le quadriceps commence à jouer un rôle plus central, ce qui peut être contre-productif si la technique n’est pas parfaitement adaptée.

Pourquoi cette synergie change-t-elle à vitesse plus élevée ?

Hypothèse biomécanique :

  • 🔸 Activité excentrique accrue du quadriceps pour contrôler la flexion du genou en raison de l’augmentation de la longueur de la foulée.
  • 🔸 Tronc positionné en arrière par rapport au centre de gravité, favorisant l’activation du quadriceps comme stabilisateur et moteur.
  • 🔸 Appuis plus fréquents sur le talon, ce qui limite l’activation des gastrocnémiens en réduisant leur capacité à propulser depuis l’avant-pied.

Ce schéma technique, s’il n’est pas corrigé, peut réduire l’efficacité de la course et augmenter le risque de blessures par surcharge au niveau du quadriceps ou de l’articulation du genou.

Conclusions : comment utiliser ces informations en pratique clinique ou sportive ?

Augmenter la vitesse sans contrôle technique peut altérer la synergie gastrocnémiens-quadriceps et compromettre la performance ou la santé du coureur.

Un tronc vertical et une foulée bien calibrée permettent de conserver le gastrocnémien comme moteur principal de la propulsion.

L’EMG est un outil essentiel pour identifier et corriger ces schémas musculaires pendant la course.

Grâce à l’EMG, tu peux :

  • Évaluer en temps réel la synergie entre groupes musculaires clés
  • Détecter les compensations et adaptations indésirables lors des changements de rythme
  • Réentraîner des schémas moteurs plus efficaces et sûrs

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On se retrouve dans le prochain post 🙂