Si tes patients ressentent une douleur tibiale lors de mouvements répétitifs comme la course ou la marche, il est possible qu’ils souffrent de ce qu’on appelle l’état de stress tibial médial, principalement causé par une surcharge des muscles impliqués dans les mouvements de flexion plantaire.
En effet, il est très fréquent que les patients se plaignent de douleurs au début de l’exercice, le long du bord postéro-médial du tibia, souvent dans le tiers moyen ou distal de l’os.
De plus, plusieurs études montrent que les personnes ressentant cette douleur peuvent présenter une atrophie du tibial antérieur et du soléaire du côté affecté, avec une réduction de la circonférence du mollet observable.
Cette réduction de la masse musculaire limite la capacité des muscles à s’activer, à atténuer les forces de réaction du sol, et par conséquent, diminue la quantité de charge transférée à la tibia.
Bien que la douleur soit multifactorielle, ne pas traiter une éventuelle altération neuromusculaire chez ces patients pourrait entraîner une persistance de la douleur, ou pire, une blessure plus grave.
Aujourd’hui, tu vas apprendre à évaluer la synergie entre le soléaire et le tibial antérieur avec un cas 100% réel afin d’améliorer la récupération de tes patients.
Quelle est la synergie attendue entre le soléaire et le tibial antérieur ?
Dans les activités où il y a flexion plantaire (comme marcher ou courir), le soléaire devrait être le principal moteur du mouvement (agoniste).
Par conséquent, la synergie correcte ou attendue est :
Soléaire > Tibial antérieur
De plus, l’activité du soléaire de la jambe affectée devrait être très similaire à celle du soléaire de la jambe saine.
Soléaire gauche = Soléaire droit
Utilise ces tests avec tes patients souffrant de douleur tibiale (Cas Réel)
Raquel, 44 ans, coureuse amateur, se plaint de douleurs dans la zone postéro-médiale du tibia droit. Après une évaluation échographique, aucune altération structurale n’est détectée.
Voici 4 tests clés pour évaluer la synergie entre le soléaire et le tibial antérieur :
1. Appui monopodal unilatéral
Soléaire gauche > Tibial antérieur gauche ✅
Soléaire droit > Tibial antérieur droit ✅
Soléaire droit = Soléaire gauche ✅
Aucune altération n’a été trouvée dans la synergie lors d’un appui monopodal statique.
2. Montées sur la pointe des pieds
Soléaire gauche > Tibial antérieur gauche ✅
Soléaire droit = Tibial antérieur droit ❌
Soléaire gauche > Soléaire droit ✅
Le soléaire droit s’active moins que le tibial antérieur droit et que le soléaire controlatéral. Ton objectif clinique devrait être d’augmenter l’activité du soléaire droit.
3. Marcher
Bien que le soléaire droit s’active plus que le tibial antérieur, il s’active moins que le soléaire de la jambe sans douleur. Par conséquent, tu confirmes la première hypothèse formulée, et ton objectif clinique devrait être d’augmenter l’activité du soléaire droit.
4. Courir
Soléaire gauche > Tibial antérieur gauche ✅
Soléaire droit > Tibial antérieur droit ✅
Soléaire gauche > Soléaire droit ❌
Les 3 derniers tests peuvent orienter ton traitement pour augmenter l’activité du soléaire droit, à la fois avec des thérapies passives (comme la neuromodulation) et avec des exercices spécifiques.
Conclusions
AVANT, tes propositions de traitements étaient basées uniquement sur les symptômes de ton patient.
MAINTENANT, tu combines ces informations avec des valeurs objectives d’activité et des synergies musculaires, afin d’être plus précis dans tes traitements et de concevoir de meilleures propositions de rééducation.
Si tu es arrivé jusqu’ici, tu es un pas plus près de devenir un expert en activité musculaire.
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On se retrouve dans le prochain post 😉 !