Peut-on comparer les résultats de l’EMG de surface d’une personne à une autre?
Imaginez que deux personnes différentes fassent le même exercice et obtiennent la même valeur de microvolts pour le même muscle, mettons le vaste interne. (Rappelez-vous notre précédent article sur le potentiel d’action et pour apprendre quelle est l’unité de base de l’EMG). Ont-ils tous les deux le même nombre d’unités motrices actives?
Lorsque vous commencerez à travailler dans le domaine de l’électromyographie, vous entendrez parler du terme « Contraction Volontaire Maximale (CVM) » ou « normalisation », et vous vous demanderez ce que c’est et à quoi cela sert ?
Qu’est-ce que la Contraction Volontaire Maximale (CVM) ?
Également connue sous le nom de CVM pour ses initiales en anglais « Maximum Voluntary Contraction » (CVM), c’est une contraction volontaire qui nous permet de définir quelle est la valeur de l’activité musculaire maximale d’une personne pour un muscle donné. Pour cette contraction maximale, le patient doit contracter le muscle en générant le plus haut niveau de force possible. Cette valeur permettra de connaître le « 100% » de son activité musculaire.
Pour ceux qui connaissent la signification de 1RM (une répétition maximale), nous pourrions dire que c’est similaire à la CVM. Le 1RM est le poids maximal qu’une personne peut soulever pour un exercice, et la CVM est la plus grande activité musculaire ou le plus grand recrutement de fibres de manière théorique.
Cependant, ces contractions volontaires maximales ne sont pas toujours possibles ou faciles à mesurer pour certaines personnes. Un exemple clair en sont les patients âgés ou ceux souffrant de certaines pathologies, comme les troubles ou lésions neurologiques ou neuromusculaires (1).
De plus, atteindre l’activité électrique maximale n’est pas toujours possible lors d’un effort impliquant la génération de force maximale (2).
Pourquoi les études recommandent-elles l’utilisation de la Contraction Volontaire Maximale ?
L’amplitude d’un signal EMG peut être contaminée par des facteurs intrinsèques et extrinsèques, tels que le pourcentage de masse grasse corporelle, le tonus musculaire ou la consommation de café, entre autres (3).
Les études en électromyographie recommandent d’utiliser la CVM pour corriger ce problème, car grâce à la normalisation, vous pouvez évaluer l’activité musculaire en pourcentage par rapport à sa capacité maximale de manière relative.
Quels avantages obtenez-vous en utilisant la CVM lors d’un test EMG ?
La Contraction Volontaire Maximale (CVM) est utile pour :
- Comparer entre utilisateurs/patients de différentes caractéristiques physiques.
- Comparer entre muscles de différentes tailles et caractéristiques (types de fibres).
- Comparer l’état d’un patient à différentes étapes de la rééducation ou de l’entraînement. Il ne sera pas identique d’évaluer un croisé après une semaine de postopératoire qu’après un mois.
- Comparer avec des valeurs normatives ou de référence. Par exemple, pour étudier l’impact de pathologies neuromusculaires, il existe des valeurs de référence en pourcentage basées sur la CVM.
BIEN QU’… Il y a des exceptions à ne pas utiliser la CVM !
Il n’est pas toujours nécessaire d’utiliser cette méthode, par exemple, pour des évaluations à court terme, l’amplitude du signal EMG en microvolts est totalement acceptée.
Les exigences pour utiliser le microvolt sont :
Qu’il s’agisse du même muscle, de la même personne.
⚠️ Il est également utile pour une évaluation de l’effet à court terme ou instantané d’une intervention d’une séance, comme pourrait l’être l’application de la ponction sèche, ou l’effet d’une séance de biofeedback. Des scénarios où nous allons comparer l’état neuromusculaire immédiatement avant et après la thérapie ou l’entraînement.⚠️
Alors… Quelles conclusions pouvez-vous tirer de la CVM ?
Fondamentalement, vous pouvez comparer les résultats d’EMG de deux personnes et de muscles de zones totalement différentes. Pour cela, nous utilisons la CVM.
La contraction maximale volontaire ou CVM est une valeur de signal EMG qui représente 100 % d’un résultat. Grâce à la CVM, nous pourrons standardiser, protocoliser et rendre nos mesures plus fiables, en plus de nous permettre de comparer nos résultats avec ceux d’autres collègues ou avec des valeurs de référence de patients sains.
Et quoi d’autre ? Depuis notre outil, nous nous assurons que, si vous avez mesuré la valeur de la CVM, vous n’ayez qu’à appuyer sur le bouton de normalisation en pourcentage, tout sera très facile à mettre en pratique ?✌️
À bientôt dans le prochain article 🙂