Guide pour évaluer la synergie grand dorsal – trapèze supérieur dans la douleur à l’épaule

Les exercices de rétraction scapulaire incluent des mouvements de « traction » courants dans les activités quotidiennes d’une personne, comme ouvrir des portes ou soulever des objets du sol.

De nombreux professionnels incluent ce type d’exercices car, selon la bibliographie, le recrutement du muscle trapèze supérieur ne diffère généralement pas entre les personnes en bonne santé et les patients souffrant de syndrome d’accrochage sous-acromial ou de douleurs à l’épaule. Par conséquent, ces exercices sont considérés comme sûrs.

Cependant, comme nous l’avons déjà évoqué dans d’autres articles, de nombreuses blessures à l’épaule impliquent un recrutement excessif du trapèze supérieur par rapport à des muscles comme le dentelé antérieur ou d’autres portions du trapèze.

Mais nous n’avons jamais parlé du ratio entre le grand dorsal et le trapèze supérieur. Dans cet article, vous trouverez un guide de trois exercices de base pour évaluer la synergie entre le grand dorsal et le trapèze supérieur chez les patients souffrant de douleurs à l’épaule.

Cas clinique réel : patient avec douleur à l’épaule ❌

Imaginez que vous ayez un patient qui ressent une douleur, parfois au niveau de la musculature para-vertébrale, et d’autres fois davantage dans les épaules, en particulier dans la région des trapèzes (il insiste surtout sur l’épaule gauche).

De plus, ce patient est un habitué de la salle de sport et présente une bonne condition physique.

Utilisez ces trois tests pour évaluer le ratio grand dorsal vs trapèze supérieur

Il est important de faire au moins 10 répétitions pour chaque exercice et de laisser le patient les réaliser comme il le sait. Les corrections doivent être apportées à la fin de la séance.

Exercice 1 : Rameur avec 0° d’abduction de l’épaule et 90° de flexion du coude

Observez l’activité musculaire du côté droit. Le grand dorsal s’active plus que le trapèze supérieur pendant les sept premières répétitions. Cependant, lors des trois dernières répétitions, le schéma s’inverse (on peut remarquer que dès le début, l’activité du trapèze augmente progressivement. Consultez cet article où nous parlons de la fatigue neuromusculaire).

D’autre part, si vous observez le côté gauche, vous verrez que le trapèze supérieur génère plus d’activité que le grand dorsal dès la quatrième répétition. Cela correspond à l’épaule présentant le plus de symptômes.

douleur à l’épaule

En comparant les deux grands dorsaux, on constate que le grand dorsal gauche génère moins d’activité musculaire que le droit.

douleur à l’épaule

Exercice 2 : Rameur en suspension

Dans cet exercice, le patient obtient un résultat encore pire. L’activité musculaire montre une dominance marquée des trapèzes par rapport aux deux grands dorsaux.

Exercice 3 : Tirage poitrine

Enfin, dans cet exercice, les résultats ne sont pas bons non plus. Toute l’activité musculaire se concentre à nouveau sur la zone du trapèze plutôt que sur le grand dorsal.

Répondez à ces questions pour choisir la meilleure rééducation

Les questions à résoudre pour élaborer le plan de travail sont :

  • – Avons-nous une inhibition du grand dorsal ?
  • – Avons-nous une hyperactivité du trapèze ?
  • – Ou bien les deux ?

La première question se résout en consultant les microvolts générés par le grand dorsal. Si vous examinez l’exercice de rameur, vous verrez qu’il génère entre 400 et 600 microvolts avec les deux dorsaux, donc nous n’avons PAS d’inhibition, car ces valeurs sont élevées.

La deuxième question se résout en consultant les microvolts générés par le trapèze. Toutes les preuves montrent clairement que nous avons une hyperactivité du trapèze.

Par conséquent, le plan de travail doit se concentrer sur la réduction de la tension du trapèze. Vous pouvez y parvenir en appliquant des techniques passives pour diminuer la tension, et en utilisant les mêmes exercices pour rééduquer les mouvements afin d’éviter une mauvaise gestion de la charge.

Notez que, en modifiant le tirage poitrine, le patient est capable d’inverser le ratio grand dorsal-trapèze.

Conclusions

De nombreux patients souffrant de douleurs à l’épaule peuvent présenter des schémas de recrutement musculaire altérés entre le grand dorsal et le trapèze lors d’exercices impliquant une rétraction scapulaire.

Pour prendre la meilleure décision, il est essentiel de déterminer si vous avez une inhibition, une hyperactivité ou les deux, car le choix approprié des thérapies et des exercices est fondamental pour atteindre les objectifs de tout programme d’entraînement et de rééducation.

Enfin, rappelez-vous qu’une modification de l’habitude quotidienne du patient peut faire toute la différence lorsqu’il s’agit d’entraîner sélectivement ses muscles et d’éviter une mauvaise gestion de la charge, comme vous l’avez vu dans le dernier exemple.

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On se retrouve dans notre prochain post 🙂