Test d’extension de la hanche chez les patients souffrant de douleurs lombaires

Beaucoup de professionnels pensent encore que la seule manière de traiter les douleurs lombaires est de travailler sur la musculature lombo-pelvienne…

Et si vous êtes l’un d’eux, permettez-moi de vous dire que vous oubliez quelque chose de très important.

Les recherches récentes montrent que travailler sur le contrôle moteur dans les mouvements répétitifs quotidiens est primordial chez les patients souffrant de douleurs lombaires.

En fait, si vous ne prenez pas en compte ce facteur, il se peut que votre patient ne se rétablisse jamais complètement.

Le test d’extension de la hanche est un test largement validé pour détecter les schémas altérés dans ce type de mouvements comme la course ou la marche.

Dans cet article, vous allez apprendre à évaluer une possible faiblesse dans l’un des principaux muscles responsables de l’extension de la hanche : LE GRAND FESSIER.

Synergie grand fessier-paravertébral dans l’extension de la hanche

Plusieurs études (1) indiquent qu’un schéma altéré dans l’extension de la hanche peut être l’un des responsables des douleurs lombaires chroniques. Votre patient peut compenser avec la musculature paravertébrale un mouvement où la charge de travail devrait être supportée par le grand fessier.

Par conséquent, un schéma normal dans l’extension de la hanche est:

Grand fessier > Ischio-jambiers (Biceps fémoral et Semi-tendineux) Ischio-jambiers > Érecteurs spinaux

Dans cet ordre !

Si le patient ne suit pas cette disposition, on considère qu’il présente un schéma altéré dans l’extension de la hanche.

Comment devez-vous évaluer l’extension de la hanche de votre patient ?

Allongé sur la table en décubitus ventral, placez les électrodes sur l’érecteur spinal ou les multifidus et sur le grand fessier (toujours du même côté) comme indiqué sur cette image.

Test d'extension de la hanche

Demandez-lui de réaliser 5 extensions de la hanche et détectez quel muscle est le principal acteur.

Test d'extension de la hanche

Exemples de schéma correct ✅ et schéma anormal ❌ dans l’extension de la hanche

Un exemple de schéma CORRECT serait quelque chose comme ceci :

hanche

Comme vous le voyez, à la fois les érecteurs et le grand fessier commencent et finissent relâchés. De plus, le grand fessier (ligne rouge) est le muscle dominant, il y a une bonne coordination entre les deux muscles et le timing d’activation est parfait.

En revanche, un schéma ALTÉRÉ pourrait ressembler à ceci :

hanche

Le muscle érecteur spinal gauche et droit (ligne jaune et violette) montrent plus d’activité musculaire que le grand fessier (ligne bleue) et de plus, ils se désactivent bien après les fessiers (timing d’activation incorrect). Enfin, ni l’érecteur spinal droit ni le gauche ne se relâchent à la fin du mouvement.

D’ailleurs, dans cet article, vous trouverez une méthode objective pour rééduquer cette synergie lombo-pelvienne chez les patients souffrant de douleurs lombaires. Jetez-y un œil.

Conclusions

Utilisez ces 3 clés pour améliorer l’évaluation et la réhabilitation de vos patients :

  • 1️⃣ Un contrôle moteur équilibré est le résultat de l’activité coordonnée des muscles, dans ce cas, le grand fessier et les muscles paravertébraux.
  • 2️⃣ L’activité des muscles stabilisateurs globaux peut augmenter pour compenser une dysfonction des muscles profonds.
  • 3️⃣ Une augmentation de l’activité des muscles lombaires peut provoquer de la douleur dans ces muscles eux-mêmes, contribuant au cercle vicieux douleur-spasme-douleur et augmentant les charges sur la colonne vertébrale.

Rappelez-vous… si vous êtes arrivé jusqu’ici, vous êtes un pas plus près de maîtriser l’activité musculaire.

Bibliographie

  • 1. Arab, A.M., Ghamkhar, L., Emami, M. et al. Altered muscular activation during prone hip extension in women with and without low back pain. Chiropr Man Therap 19, 18 (2011).
  • 2. Jung, H. S., Kang, S. Y., Park, J. H., Cynn, H. S., & Jeon, H. S. (2015). EMG activity and force during prone hip extension in individuals with lumbar segmental instability. Manual therapy, 20(3), 440-444.